Aya-Konaré : s’ils le savaient !

27 octobre 2013

Aya-Konaré : s’ils le savaient !

Aya-Konaré : s’ils le savaient !

Mars 2012-octobre 2013, une année et huit mois. L’histoire s’achève laconiquement. Des hommes trompés par l’apparence des faits au Mali se laissent emporter par des manifestations et des informations toxiques qui remettaient en cause la gestion passive de la question du Nord par ATT (Amadou Toumani Touré). Cette passivité qu’il pensait être la meilleure arme pour éviter le chaos le pousse vers la sortie forcée.

C’est fait, en ce jour du 22 mars 2012. Des mutins prennent possession des endroits stratégiques du pays et disent avoir fait un coup d’Etat au motif en bref d’une haute trahison. Qui sont ces mutins ? Ce sont des inconnus. Dans un climat incertain quant, ATT rend sa démission et est exilé à Dakar.

Ignorants qu’ils sont, ils venaient de fouler au pied leur propre destin. Et par méconnaissance quant à  l’apport des voisins, ils réfutent tout le monde et se mettent sur le chemin de ‘’l’enfer’’.

S’ils le savaient :

Ils n’allaient pas refuser de recevoir les émissaires de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour une résolution rapide de la crise ;

Ils n’allaient pas bouter la France en arguant des propos démesurés ;

Ils n’allaient pas mentir au peuple malien en clamant qu’ils peuvent trouver une solution à la crise politico-institutionnelle et la rébellion au nord du Mali ;

Ils n’allaient pas humilier des politiques maliens pour des prétextes infondés ;

Ils n’allaient pas agresser le président par intérim pour des intérêts personnels ;

Ils n’allaient pas forcer le premier ministre à rendre sa démission, etc.

Après tout en communion, des intérêts divergents les mettent dos à dos. Au lieu de préserver les avantages inédits dont ils venaient de bénéficier par le hasard des faits, ils se lancent dans une chasse à l’homme entre eux. Tout en ignorant qu’ils venaient de quitter la vieille Jakarta ou Sanili pour les véhicules de luxe (V8); les taudis pour des villas de classe avec toutes les commodités ; le cercle des hommes sans importance pour celui des calendriers très chargés.

Du coup, la vie si vite les place devant le tribunal de l’histoire. Des règlements de compte, certains ne s’en sortent pas. Le président IBK (Ibrahim Boubacar Keita), qu’ils pensaient être un des leurs, profite de l’occasion pour les anéantir définitivement. Aujourd’hui que sont devenus les deux hommes forts de l’ère du coup d’Etat, Amadou Aya Sanogo et Amadou Konaré ? Le second se serait rendu pour la sécurité de sa vie suite aux derniers évènements du camp Soundiata de Kati. Le premier, qui a bénéficié du grade de général de corps d’armée et qui était en train de se bâtir un palais royal à l’enceinte du camp Soundiata, est cité être arrêté en fin de la semaine dernière. Info ou intox ? Cela n’intéresse pas. Qui pensait qu’en une année seulement la vie de Aya serait relatée avec des faits pareils ?

Le peuple est déçu et très déçu d’ailleurs de la part des mutins.

Ils en tireront la leçon : on ne fait pas un coup d’Etat et laisser quelqu’un d’autre  gérer la transition.

Finalement entre ATT et Aya qui a berné le peuple, qui a raison ?

Boubacar Yalkoué

 

 

 

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